J'ai lu .... Boris CYRULNIK
de Boris CYRULNIK, Psychothérapie de Dieu, Odile Jacob. Poche, 2019, 224p.
L’auteur est neuropsychiatre, soignant, chercheur, et tente de répondre aux questions de ses patients et de beaucoup d’autres. ‘’ Depuis que l’homme est sur terre, il ne cesse d’inventer des cultures où bouillonne son besoin de spiritualité ‘’ p306.
‘’ Aujourd’hui sur la planète, 7 milliards d’êtres humains entrent plusieurs fois par jour en relation avec un Dieu qui les aide […] Il y a certainement une explication psychologique à cette grâce’’ !
Pourquoi et comment se construit cet attachement à Dieu, que les croyants nomment différemment selon les époques, leurs cultures, ou leurs religions: chrétienne, juive, musulmane, bouddhiste, hindouiste, sikh, animiste… ou athée ?
A travers les évolutions du cerveau du nouveau né, jusqu’aux rites religieux des cavernes et des systèmes sociaux et politiques actuels, ce livre tente ‘’d’éclairer ce qui dans l’âme humaine tisse l’attachement à Dieu’’.
Boris Cyrulnik conduit son enquête en 32 petits chapitres et un épilogue. A défaut de les citer tous, en voici quelques uns :
5. L’enfant accède à Dieu parce qu’il parle et qu’il aime ceux qui lui parlent.
10. Quand le monde change de goût : Un récit religieux transforme l’amertume en amour ou en haine.
19. Incertitude culturelle et extrémisme religieux. C’est dans la brume culturelle.
24. Mondialisation et recherche de Dieu. La surpopulation désorganise le groupe.
27. le sexe et les dieux. Fonction sacrée et sociale de la sexualité.
30. Dilution de Dieu en Occident. Quand l’Etat-nounou protège à la place de Dieu.
Epilogue :
‘’Dieu souffre quand le mal existe. Il nous aide quand on en a besoin. Mais quand on veut imposer notre croyance à ceux qui aiment un autre Dieu, notre morale devient perverse et fait souffrir tout le monde. »
Tout au long de sa recherche, Boris Cyrulnik décrit : ’’Le besoin de Dieu caractérise la condition humaine mais fluctue selon les conditions individuelles et sociales’’ p304. ainsi, ‘’On aime Dieu comme on aime les hommes’’.
La lecture de cet ouvrage est un peu exigeante, mais la réflexion qu’elle permet, en ce temps de confinement... et de lectures possibles, est stimulante et bienfaisante.
Etienne FAUVET, février 2021