Réflexions sur l’Ukraine éclairées par la Pensée sociale chrétienne
En partant de l’Evangile de la Tentation (Luc 4. 1-13) :
Tentation de la richesse matérielle, du pouvoir, de la défiance de Dieu, tout cela relève de la démesure, l’hybris des Grecs, et nous dit quelque chose de l’Ukraine dans cette violence guerrière, dont la seule justification est le pouvoir au détriment des peuples, de l’humain.
Bien commun : c’est pouvoir s’élever au-dessus des intérêts des états, des débats nationalistes, des égoïsmes , des ambitions particulières, accepter des concessions au nom d’une morale de sauvegarde de la paix.
La paix, bien commun premier, c’est le droit à un bien-être économique, social, politique qui garantisse un vivre ensemble.
La paix c’est accepter la discussion, l’écoute de l’autre, privilégier le compromis.
Dignité de l’homme : quand la soif de grandeur, de revanche, quand l’affirmation identitaire l’emportent sur l’humain. Comment justifier que la vie de tant d’hommes soit sacrifiée ? Les aléas de la diplomatie ne sauraient justifier la souffrance de population, chassées de leurs terres, condamnées à s’engager militairement au risque de leur vie. La distance entre dirigeants et peuple débouche sur l’instrumentalisation, au détriment du respect de l’homme.
Subsidiarité : donner aux instances internationales la place qui leur revient, au lieu de discussions bilatérales, ces instances devraient pouvoir être le lieu des échanges, des négociations.
Solidarité : à l’échelle individuelle, les rassemblements, les aides diverses disent notre sentiment de compassion. La solidarité se noue sur une peur commune, la guerre peut s’étendre et le sort des Ukrainiens peut préfigurer celui de tous les Européens. On est davantage solidaire avec le proche qu’avec le lointain, les conflits en Afrique sahélienne, au Proche-Orient nous mobilisent moins. Mais, au-delà de cette solidarité par intérêt, il y a aussi le partage des souffrances et la volonté de les soulager car l’Ukrainien est frère.
Bernadette Angleraud