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19 septembre 2023

Lecture pour temps.... de conscience et d'action

Viard

Jean VIARD

Un juste regard

Se souvenir pour changer le monde

Editions de L'Aube, 2023, 287, 25,90€

 

Jean Viard est sociologue, directeur de recherche au CNRS, chroniqueur bien connu sur France Info, et souvent invité sur les plateaux de télévision.

 

«  L'objectif de ce livre est de revenir sur les questionnements et les débats qui ont accompagné cette période bouleversante [ la Grande Pandémie du Covid. NDLR ] , puis d'examiner les bases qui furent celles de ce combat pour s'en inspirer dans une autre lutte : celle du réchauffement climatique. 

[…] Car nous ne pouvons pas laisser aux enfants, que nous engendrons et élevons avec tant d'amour, un monde inhabitable. Le soin de la Terre sera leur destin, mais il ''nous'' reste à rendre ce soin possible, culturellement, scientifiquement et techniquement. […] Seule la régulation appliquée à tous, et proportionnelle aux richesses de chacun, rassemble ou crée une espérance commune qui permet d'améliorer la situation. » p 12

 

Je n'ai rapporté ici que le détail de la sixième partie, qui est la synthèse de l'ensemble de l'ouvrage.

*

Sixième partie : Ce que nous avons appris

Une société accélérée / « Attends-toi à l'inattendu » / Retour de la violence / Payer sa dette au Sud / La génération Covid / La société des âges / Le triomphe culturel de la civilisation des loisirs / Les codes culturels et sociaux du fordisme sont dorénavant derrière nous / La métropole numérique est partout / Quand la nature écrit l'histoire / Une sortie de crise tumultueuse / Le triomphe des archipels

 

«  La Grande pandémie augmente nos chances de savoir résoudre les problèmes de notre terre. »

 

« La Grande Pandémie est un accélérateur de tendances extraordinaire. Retenons que c'est une tendance créatrice : on a dû perdre quinze à vingt millions de vies, mais on en a sauvé entre deux cents millions et trois cents millions, des gens qui seraient morts si on n'avait rien fait ; on attribue à ce jour vingt millions de vie sauvées aux vaccins, les autres découlent des évolutions des comportements. C'est la plus grande victoire de l'histoire de l'humanité sur la mort. […] On a eu des lectures politiques différentes des solutions à la tragédie, mais on a tous vécu la même histoire, on a créé un commun du combat qui ouvre à celui que l'on va mener ensuite pour essayer de sauver la Terre en cours de réchauffement de son climat. Notre Terre. Notre climat. C'est cela qui est important. » 278

 

« Mais comme toujours, ce qui est probable n'est pas certain »

 

« La peur de l'avenir, la crainte de l'autre, le rejet, même, des élites qui ne jouent plus leur rôle d'innovateurs et de porteurs de projet façonne une société en crise de commun, en reconstruction tribale par origines, couleurs de peau, praxis sociale, sexuelle, sportive, culturelle, festive, nations, localismes, religions, genres, âges peut être demain. Comment gouverner un peuple qui n'est qu'émotions et sentiments ? Veut-on qu'il redevienne une foule sans mémoire ni règle ou respect, une nation qui détruit et qui brûle ? » 272

 

«  La question qui est maintenant posée est de penser cette société d'individus libres et éduqués, inégaux mais plus proches qu'on ne le dit souvent, et ce, après la Grande Pandémie, qui est comme le lanceur d'alerte tragique, mais nécessaire, d'un nouveau commun national, européen et planétaire qui est le début de la guerre contre le réchauffement climatique. »275

 

«  Attends-toi à l'inattendu »

A court terme, nos sociétés vont se lancer dans une course au changement rapide : voitures électriques, vélos en ville, forêts urbaines, nucléaire, énergies renouvelables, droits des télétravailleurs, remise en cause du modèle des maisons des anciens, droits des femmes et respect des différences, recherche scientifique, construction européenne, réorganisation des circuits économiques, développement d'une culture de protection civile, réserves d'eau. La révolution qu'on attendait est arrivée, pour reprendre le titre de mon essai précédent, l'attente s'achève, la mise en place d'une société apte à mener la bataille climatique a commencé. Soyons prêts à des surprises . » 243

 

«  Nous ne pouvons vivre sans désir et sans projets. Le soin de la Terre est devenu le soin de nous-mêmes, le progrès ne peut plus être un but. Même si une partie des solutions viendra des sciences et des techniques, du marché et des entreprises, mais dans la recherche d'un équilibre redessiné par la pandémie entre économie et politique. L'humanité, et chacun d'entre nous, avance par son désir de vivre et d'agir et de créer. C'est ce désir qu'il faut retrouver. » 265

 

« La pandémie m'a redonné espoir. Un espoir combatif. Car j'ai vu des millions d'humains être solidaires, organisés, innovants, créatifs . J'ai vu la science remise au centre du village, les grands trusts montrer une redoutable efficacité, les États et l'Union européenne réagir fortement et et savoir sortir des évidences héritées. J'ai observé nos codes culturels, nos habitudes, bousculés. Alors, oui, aujourd'hui je pense que le temps est venu, pour chacun, de se demander ce qu'il peut faire pour favoriser une civilisation bas carbone et d'économie circulaire qui prenne soin de la Terre, redevenue une domus unique et commune. […] Et ce combat là, on a appris de ces deux années terribles qu'on peut le gagner. C'est un message considérable. » 281

*

Même si vous n'avez pas beaucoup de temps, saisissez l'opportunité de lire au moins la sixième partie. Vous ne perdrez pas votre temps. La synthèse est somptueuse.

 

Etienne FAUVET, 10 juillet 2023

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