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25 juin 2023

Fiche pour temps de.... réflexion

Arnould

Jacques ARNOULD

Dieu n'a pas besoin de ''preuves''

Dieu et la science : contre le mélange des genres

Albin Michel , 2023, 190 p, 19,90€

'' Jacques Arnould est chargé de mission au Centre National d'Etudes Spatiales (CNES), où il accompagne les scientifiques comme expert en matière d'éthique. Ex-dominicain, il est aussi un théologien de haut niveau.''

'' Jacques Arnould s'inscrit en faux contre le mélange des genres où la foi prend en otage la science en lui faisant dire ce qu'elle ne dit pas.[...] Il ne s'agit pas de choisir entre science et foi, mais de bien distinguer les ordres de vérité, pour demeurer loyal à chacun''. P 4 de couverture.

Dans cet ouvrage, de lecture difficile, en philosophe des sciences, l'auteur confronte les savoirs procurés par la science et la confiance en la parole transmise par l'Evangile qui fonde la foi.

 

Sommaire

Introduction. ''N'y courez pas !''

Ceux qui ne doutent de rien. Dieu, personne ne l'a jamais vu. Un chemin de traverse.

  1. La science en otage

Le retour du cosmos. Le Dieu des cintres. De remarquables illusions

  1. Le transcendance en péril

Le lama neuronal. Jusqu'au septième ciel. Nous prendre pour des dieux

  1. La collision avec le réel

L'épouvantail de l'infini. Le défi du hasard. En attendant l'extraterrestre 

  1. La foi entre le Royaume et les ténèbres

La foi, une transgression magnifique. Credo quia absurdum. Le dos de Dieu. A l'homme de choisir entre le Royaume et les ténèbres.

Conclusion. L'arbre au milieu du jardin »

En voici quelques citations, pour donner envie d'aller lire le livre

« Reconnaissons-le : notre époque fournit des armes à tous ceux qui ne doutent de rien et tiennent à le faire savoir ; jamais il n'a été aussi aisé de mettre en scène nos convictions, qu'elles relèvent du savoir ou du croire. Certes nous ne construisons plus des pyramides ni des cathédrales afin de défier la mort  ou d'atteindre le ciel ; en revanche, mous possédons les moyens techniques, informatiques, virtuels d'accéder à des mondes jusqu'alors inaccessibles ; nous pouvons surfer entre les galaxies, pénétrer dans les entrailles de la matière et les labyrinthes du vivant, côtoyer nos ancêtres et même batifoler en compagnie d'aimables dinosaures ! Le choc des photos s'allie au poids des mots pour défendre et même imposer la véracité du message véhiculé : les croisés du XXI° siècle ne doutent de rien. Ils savent ! » 12

«  Ce que nous entendons sous le vocable de ''foi'' et sous le nom de ''Dieu''. J'en suis convaincu, les réponses à ces questions ne s'imposent pas, tout comme jadis elles ne se sont pas imposées à Marie-Madeleine, Pierre et Jean [ évangile de la Résurrection en Jean NDLR]. Quelles que soient les avancées scientifiques et les discours qu'elles étayent, le chemin de la foi n'est ni dénué d'embûches, ni jalonné d'évidences ( et peut-être devrais-je dire de même du credo athée...). Il relève davantage du chemin de traverse qui fait sortir des routes balisées, qui exige parfois d'abandonner les bagages inutiles. Il offre aussi d'inattendus paysages, conduit à d'étonnantes perspectives impose parfois de singulières étapes. » 17

Le concordisme. «  Selon son usage le plus courant, le concordisme désigne une manière particulière de comprendre une tradition religieuse et avant tout d'en lire les textes sacrés : il cheche par tous les moyens, à ne pas les opposer aux connaisances scientifiques d'une époque mais plutôt à les faire coïncider. En réalité, cette attitude religieuse trouve ses racines dans l'expérience humaine la plus ancienne et la plus courante, celle qui cherche à concilier le réel avec l'imaginaire, le pouvoir avec le vouloir, le savoir avec le croire. Reconnaissons-le : nous tentons continuellement d'ajuster, de faire concorder ces éléments différents, voire opposés, qui constituent pourtant nos existences ; nous voudrions tant pouvoir prendre nos désirs pour la réalité. »  26

Créationisme. «  Comment l'avancée des sciences peut-il avoir pour effet un recul de la foi ?

Les Etats-Unis, à peine remis d'une sanglante guerre de sécession et de la mytique conquête de l'Ouest, assistent à la naissance de mouvements hostiles à une autre conquête, intellectuelle celle-là, celle de l'histoire, de l'origine et de l'évolution des espèces qui ont vécu et vivent encore sur la terre. Pour leurs partisans, la théorie de l'évolution est une vaste supercherie inspirée par satan dont Darwin n'est ni plus ni moins qu'un suppôt. » 48

la ''neurothéologie'' entend expliquer le besoin de croire, analyser l'expérience religieuse, spirituelle ou mystiques dans les neurosciences. […] '' L'esprit est le phénomène des pensées, des mémoires et des émotions qui émergent des processus perceptifs du cerveau. En termes plus simples, le cerveau fabrique l'esprit'' (Jean Pierre Changeux). 72

En réponse, «  La spiritualité dans son ensemble et toute expérience de la réalité de Dieu peuvent-elles être réduites à une course précipitée et fugace d'impulsions et d'éclairs électrochimiques le long des circuits neuraux du cerveau ? Sur la base de ce qu'on comprend aujourd'hui de la manière dont le cerveau transforme les informations reçues en perceptions d'expérience humaine, la réponse la plus simple est oui.

Sommes-nous en train de dire alors que Dieu n'est qu'une idée sans plus de substance qu'un fantasme ou un rêve ? Sur la base de notre meilleure compréhension de la façon dont l'esprit interprète les perceptions du cerveau, la réponse la plus simple est non.

Notre propre science du cerveau ne peut ni prouver ni réfuter l'existence de Dieu, du moins avec des réponses simples''. »73

« Nous voilà bien avancés !

«  Il faut revenir au jardin d'Eden. Il a été le théâtre d'un drame dont l'écho inspire encore nos cultures en occident ; je veux dire de l'histoire de la pomme croquée par Eve puis par Adam. L'un des mythes les plus célèbres de notre culture. Que nous raconte-t-il ? Que nos mythiques parents ont sucombés à la tentation de savoir, de connaître le bien et le mal, autrement dit, dans le langage biblique, de connaître toute chose, de connaître la pensée de Dieu. Une fois le fruit mangé, lorsque ce dernier est venu leur rendre sa visite quotidienne et vespérale, ils se sont caché, honteux de leur forfait autant que de leur nudité !

En fin de compte ce ne sont ni Dieu ni le hasard qui se cachent, mais bien plutôt nous, les humains qui tentons de nous cacher, d'échapper à l'épreuve du réel, au dévoilement de nos ignorances, de nos inconnaissances, de nos inconséquences. Or, nous avons beau nous cacher, prétendre que ''nous n'y sommes pour rien'' , que tout dépend de Dieu et du hasard, rien n'y fait : il nous incombe de donner nous-mêmes un sens à notre existence, quelle qu'en soit la part de déterminisme et d'indéterminisme, d'intention et de hasard. » 123

«  Réduire la démarche religieuse à la méthode scientifique, la foi à la rigueur de la raison, c'est chercher à répondre au ''Crois-tu ?'' murmuré à l'oreille et au cœur par un ''Eurêka !'' tonituant ; c'est confondre la cuve baptismale avec la baignoire d'Archimède. Dieu ou, plus exactement, la confession de sa foi en Dieu, n'a pas besoin de preuves élaborées ou proposées par les sciences.

Celles-ci ne doivent pas pour autant être ignorées ou dénigrées. […]

Mais, surtout, le savoir nous mène à nos propres frontières, nous fait toucher à nos propres limites : s'il nous confère un pouvoir, il nous montre aussi nos faiblesses et, en fin de compte, nous rappelle notre condition mortelle. […]

Dès lors, l'acte de foi ne relève plus seulement d'une apparente absurdité mais de l'expression même d'une liberté à laquelle conduit la quête de vérité. Au-delà de l'horizon de nos certitudes. » 181

Lu par Etienne FAUVET, 15 mai 2023

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