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18 août 2023

Lecture pour temps de... Vacances

« Le plus étonnant est que l'on s'étonne si peu de vivre. »

A 102 ans, la curiosité d'Edgar Morin pour le monde et l'humain reste incomparablement vive et communicative .» 4ième de couverture

 

Encore-un-moment Morin

Edgar MORIN

Encore un moment...

Textes personnels, politiques, sociologiques, philosophiques et littéraires

Denoël, 2023, 192 p, 18 €

 

Table des matières

Rémission

Encore un moment, monsieur le bourreau

Centenaire

Le lit

Mission

la mission de l'intellectuel

la conscience de la conscience

Défense des humanités

Dans l'ombre de l'histoire

L'apport capital des post-marranes à la culture humaine et européenne et mondiale

Seconde guerre mondiale : quelques rappels de faits sous-estimés ou occultés

le réseau

Changeons de voie

La démocratie

Changeons de voie ; changeons de vie

La pensée socialiste en ruine : que peut-on espérer ?

La médecine et les médecins

Sur la dégradation de notre alimentation

Pour une politique de la ville et de la campagne

Femme, Vie, Liberté

Annexe : Le camarade-Dieu

 

Comme d'habitude , voici quelques menus extraits du texte qui soulignent l'intérêt de sa lecture.

« Ces textes ont en commun l'inséparabilité de la vie, de la pensée et de l'œuvre de leur auteur.

Ils témoignent de ma curiosité polymorphe et considèrent notre monde dans sa complexité. J'ai essayé d'éclairer quelques zones d'ombre de l'histoire passée et récente , d'explorer plusieurs grands problèmes culturels et politiques de notre temps, sans oublier le thème majeur permanent et capital : qu'est-ce que la conscience ? » p 6

« Je regrette de ne pas pouvoir savoir ce qui va sortir de la conjonction des énormes crises que subit aujourd'hui l'humanité. Je regrette qu'il puisse me manquer une année ou deux pour percevoir ce qui se dessine, se détruit, prend forme. Je crains qu'advienne une longue période de régression, tout en sachant que l'improbable peut tout modifier, en mieux comme en pire.

Je vais partir en plein suspense historique » 17

«  En même temps que la curiosité et la passion pour mon travail, c'est l'amour et l'amitié qui m'ont fait vivre. C'est la recherche de la qualité poétique de la vie ainsi que la révolte contre ses cruautés qui m'ont entretenu tel que je suis.

Enfin, et voici ma certitude, je dois dire que je n'ai pu atteindre mes cent ans actuels que parce que, depuis 2009, ma compagne et épouse Sabah a entretenu ma jeunesse de cœur, m'a encouragé à poursuivre la ''mission'' que je me suis donnée, m'a sauvé à quatre reprises d'une mort quasi certaine à la suite d'hémorragies et de septicémies.

En fait, ma résilience n'aurait pas suffi. Il y a toujours fallu autrui, depuis le gynécologue jusqu'à Sabah, en passant par tant d'aimées et aimés, pour que j'arrive à mon âge.

Rita Levi-Montalchini, prix Nobel de médecine (elle-même devenue centenaire), a écrit :  « Donne de la vie à tes jours plutôt que des jours à ta vie. » J'ai essayé de donner de la vie à mes jours... Ce qui ne m'a pas empêché de donner des jours à ma vie ; » 21

« Chacun de nous est un moment, une particule de la gigantesque et incroyable aventure issue d'Homo sapiens-demens. Cette aventure portée par la naissance, la grandeur et la chute des empires et civilisations, est emportée dans un devenir où tout ce qui semble impossible est devenu possible, dans le pire comme dans le meilleur. Aussi, un humanisme approfondi et régénéré est-il nécessaire à notre volonté de réhumaniser et régénérer nos pays, nos continents, notre planète.

La mondialisation avec ses chances et surtout ses périls, a créé une communauté de destin pour tous les humains. Nous devons tous affronter la dégradation écologique, la multiplication des armes de destruction massive, l'hégémonie de la finance sur nos États et nos destins, la montée des fanatismes aveugles, le retour de la guerre en Europe. Paradoxalement, c'est au moment où l'on devrait prendre conscience solidairement de la communauté de destin de tous les Terriens que, sous l'effet de la crise planétaire et des angoisses qu'elle suscite , partout on se réfugie dans les particularismes ethniques, nationaux, religieux.

Nous appelons chacun à la prise de conscience nécessaire et aspirons à sa généralisation pour que les grands problèmes soient enfin traités à l'échelle de la planète. » 108

«  Nous ne pourrons éliminer le malheur ni la mort, mais nous pouvons aspirer à un progrès dans les relations entre humains, individus, groupes, ethnies, nations. L'abandon du progrès garanti par les ''lois de l'histoire'' n'est pas l'abandon du progrès, mais la reconnaissance de son caractère non certain et fragile. Le renoncement au meilleur des mondes n'est nullement le renoncement à un monde meilleur. » 117

«  La courtoisie et la convivialité ne sont pas des phénomènes psychosociaux dans la vie des individus. Ils portent en eux la reconnaissance de l'altérité, de la personnalité d'autrui.  ''Bonjour, bonsoir, monsieur, madame'', cela veut dire que l'autre existe. Le besoin de reconnaissance et de respect est un des besoins fondamentaux de l'être humain et la pierre angulaire de la convivialité. » 159

«  Certains croyaient au XX° siècle que le prolétariat masculin était porteur de la liberté de tous. Nous savons aujourd'hui que c'est la révolte féminine qui est porteuse de la liberté de tous. Les femmes sont partout à l'avant-garde, et aujourd'hui surtout dans un régime d'arriération et de fanatisme. […] La grande révolution féminine est en marche. Les héroïnes actuelles sont en Iran.

Je m'incline devant elles. » 175

*

Cet ouvrage est peut être le dernier d'Edgar Morin ; en partie son testament de vie !

 

Lu par Etienne FAUVET

9 août 2023

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