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4 mars 2019

Le Bien Commun

La Commission Pensée sociale a cherché à définir le Bien Commun,  exercice difficile malgré la simplicité des mots

  • achievement-3592193_640Amenée par la conscience, cette notion de philosophie éthique donne un horizon à l’homme en exprimant l’appartenance à une famille humaine. On l’approche alors plus aisément par ses effets. Le Bien Commun permet de faire communauté, au sens le plus large. Il oriente de façon impérieuse l’action individuelle et collective, au quotidien comme en politique. Il oblige à défendre le bien pour autrui car au final, c’est défendre le sien propre. Il doit aussi être défendu contre les sirènes de l’individualisme égoïste, ou les erreurs de l’orgueil.

     

  • Nous voudrions une définition universelle. Mais le contenu du Bien Commun semble bien relatif à l’époque, et au périmètre culturel, plutôt occidental. Cela rejoint le débat de plus en plus ouvert sur l’universalité des Droits de l’Homme. Et même dans notre culture, deux personnes peuvent apprécier différemment le Bien Commun, et prendre en toute bonne foi des orientations opposées. Le Bien Commun doit donc être approché avec la plus grande humilité. Enfin, l'évolution récente incite à dépasser les limites de la famille humaine pour envisager un Bien Commun au périmètre très large de la Création (voir Laudato Si’).
  • Le Bien Commun, catégorie morale, est souvent confondu avec  des termes voisins, dont il convient de le distinguer.

        a)  Les Biens Communs, sont avant tout des ressources, matérielles ou immatérielles, que leur utilité pour la vie et l’épanouissement doit rendre disponibles de façon juste pour tous. L’air, l’eau, la culture, ou les libertés fondamentales, ne doivent pas faire l’objet d’appropriation individuelle, qui priverait les autres, mais au contraire susciter une gestion avisée au service de tous.

        b)  L’Intérêt général est un critère de choix politique, et il est susceptible de négliger les conditions nécessaires au développement de chaque personne. Il peut justifier ainsi des dispositions liberticides, ou des sacrifices, si le détenteur du pouvoir l’estime utile dans un calcul froid, sans empathie.

        c)  L’intérêt public est encore plus explicitement axé sur l’avantage procuré à la collectivité, considérée comme une personne morale supérieure à chacun des individus.

  • La discussion fait facilement remonter des situations paradoxales ou ambigües, qui conduisent à instrumentaliser le Bien Commun :

        a)  La crise des gilets jaune oppose le raisonnement écologiste sur le Bien Commun à terme, et des intérêts particuliers immédiats défendus au nom de l’égalité.

        b)  Le débat sur la PMA oppose un droit revendiqué à la procréation à celui de l’épanouissement intégral au sein d’une famille.

        c)  La création de Logement Locatif Social  confronte la défense des plus fragiles aux peurs individuelles des habitants préinstallés.

        d)  Des aménagements publics importants provoquent souvent de vifs débats : élargir le périmètre de recherche du Bien Commun fait parfois émerger des solutions.

  • Discerner le Bien Commun est un défi  qui se relève non pas seul, mais tous ensemble, en y mettant tous de la bonne volonté, de l’humilité, de la patience et de la ténacité. La bonne volonté ne suffit pas, il faut accepter avec réalisme que des intérêts particuliers soient mis en cause, que le lointain  bouscule l’immédiat, chercher de justes compensations, négocier des équilibres, se mettre dans la peau de l’autre. C’est donc un travail de médiation, de construction de la paix, de défense de la Dignité, dans l’attention aux plus fragiles, la solidarité et la fraternité, et à ce titre, c’est un véritable devoir et un exercice de vie pour le chrétien.

Commission Pensée Sociale, janvier 2019

Références :

Notion centrale de la Pensée Sociale Chrétienne, le Bien Commun n’est traité de façon systématique que par Jean XXIII.  Son encyclique Mater et Magistra du 15 mai 1961 est donc vraiment la référence principale sur ce thème. L’expression est aussi mentionnée à plusieurs reprises par les papes au cours de discours dont elle représente rarement le centre. C'est Thomas d'Aquin qui est a véritablement introduit le Bien Commun dans la pensée chrétienne, en reprenant Aristote (Ethique à Nicomaque).

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